| Informations sur un vol | |
| Pilote | emmanuelr |
| Date | 17 / 05 / 2020 |
| Décollage | Gensac sur Garonne |
| Atterrissage | Cadarcet |
| Aile | Mantra6 |
| Type de vol | Cross |
| Durée | 2h |
| Conditions au décollage | |
| Conditions de vol | |
| Conditions à l'atterrissage | |
| Distance parcourue | 40 Km |
| Gain max. | 0 m |
| Gain total | 0 m |
| Points de contournement | |
| Vol avec instruments | Non |
| Encadrement | Autonome |
| Compagnons de vol | |
| Récit | C'était la reprise. J'ai décidé de fuir Douelle et sa foule et j'étais parti pour aller gonfler à Gensac, sans prétention, en espérant que la foule soit moins dense (au moins tôt dans la journée). Quand j'arrive, il y a deux voiles perf qui gonflent au déco et pas mal d'autres à l'attero. C'est complètement Ouest. Je monte quand même, estimant que ça sera gonflable en haut. J'ai la freestyle et la mantra dans le camion, je n'ai pas encore décidé laquelle je sortirai. L'intérêt de commencer à être un vieux con c'est qu'on n'a pas besoin de faire trop de social quand ça cause trop autour de soi. Du coup, au delà des salutations cordiales, je laisse les bruyants faire du bruit et je me prépare tranquillement, sans passer (j'espère) pour un rustre asocial. Je gonfle un peu, fais du statique, joue un peu. Les sensations sont là, intactes, je suis bien dans ma bulle, ça fait du bien. J'avais un peu peur d'être anesthésié, d'avoir moins l'envie, de ne plus savoir situer mon niveau. Mais tout ça s'évanouit assez naturellement : je suis sous une voile, sans me presser, sans pression et sans l'ambition de décrocher la lune, bref, je suis à ma place et je suis bien. Je décolle tôt. Très vite le ton est donné : c'est du Gensac avec de l'Ouest, il faudra agrandir les marges. Mais, malgré le sol trempé, c'est aussi fortement convectif. Ca confirme le voyant orange présent depuis le début, Il faudra donc encore plus agrandir les marges et être un peu fin pour exploiter les conditions. Des bonnes conditions pour moi. Le début du vol est agréable : jamais plus de 4 ou 5 voiles en l'air, on se partage la crête, la foule n'est pas encore là, tout va bien. On est plusieurs à faire le yoyo dans les quelques centaines de mètres au dessus du niveau du déco mais personne ne sort vraiment. Comme d'habitude à Gensac, dépasser les 500 ou 600m et sortir de la compression sans se faire reculer loin derrière est le challenge. Il n'empêche, on joue et c'est déjà très très bien. Les cums moutonnent un peu partout (sauf derrière le déco, comme d'habitude). Ce n'est que vers 13h20 que je trouve ma porte de sortie. Un bon +2 intégré sur la crête à gauche du déco. Arrivé à 800m, le thermique faiblit, il faut prendre un décision. Ca décale fort. Ou je me remets face au vent pour revenir en local, ou je continue à enrouler du plus petit et je me laisse dériver, en mode plaine. Je suis bien, tant pis pour la rot' qui risque d'être compliquée en ces temps de déconfinement : c'est parti. Je continue à enrouler du petit jusqu'à un peu plus de mille mètres. Contrairement à pas mal de pilotes du site, ma porte de sortie préférée du site n'est pas vent de cul. Je préfère tirer droit vers le sud pour m'éloigner de la CTA (et son plafond à 1200m) et raccrocher les (tout) petits reliefs des monts de l'Arize qui évitent de naviguer dans le bleu caractérisant souvent la zone de Montesquieu. Je navigue aux nuages (et ça monte à des endroits assez surprenants : dans le bleu ou sous le vent des nuages) et c'est parti. J'attrape mon second thermique à 200m/sol, du Gensac classique, il faut du certes du doigté mais sans un petit coup de chance pour vite trouver la deuxième pompe on est souvent par terre rapidement. Et là c'est tout bon, je monte tout droit à 1400m dans un bon +3 intégré, je me prépare à être plus agressif. Je me rappelle que la CTA commence à l'Est de Montesquieu, ça doit être bon, je dois encore avoir de la marge horizontale avant d'emplafonner cette limite à 1200m. Les bases des cums sont mal dessinées, les vitesses verticales sont un peu poussives par moment : le sol doit encore être bien gorgé d'eau. Je ralentis tranquillement et me laisse dériver en enroulant dans une masse d'air qui monte peinard entre 0 et +1 m/s. Je n'ai pas de fond de carte avec moi, j'espère être assez au sud pour ne pas rentrer dans la CTA parce que je suis déjà à 1400m. Loupé, la trace montrera que je traverse bien la CTA. Pas bien ! Je ne déclarerai pas. Je croise un planeur avec qui je fais deux tours puis qui me laisse sur place. Je saute encore de nuage (heureusement qu'ils sont proches les uns des autres, parce que la hauteur d'évolution n'est pas énorme quand même ; le sol est bien monté lui aussi) et me retrouve à 1800m sous la base du nuage, un peu avant le Mas d'Azil. Confort. Je vais chercher des beaux champs au soleil dans la direction de la Bastide de Sérou, à côté de belles forêts, pas loin de la nationale. Un vrai cas d'école de source de thermiques, il ne manque qu'une petite combe sous le vent. Il y a même quelques barbules au dessus. Mais tout ça est vraiment poussif. J'enroule du tout petit jusqu'à 1500m. J'avais fait un vol similaire en 2015 (https://parapente.ffvl.fr/cfd/liste/vol/20159208) et cette fois-ci, j'ai buté à peu près sur le même endroit. Je travers la "vallée" de la Bastide de Sérou pour venir m'appuyer sur les reliefs devant Saint Martin de Caralp, qui sont au vent, orientés N ou NO, espérant trouver un thermique naissant dans les combes, afin de passer le relief et rentrer dans le bocal de Foix. Echec. Je me retrouve en mode survie, à enrouler du zéro sur un quart de tour, avec quelques oiseaux qui ne font guère mieux, à me faire embarquer vers l'Est. Rétrospectivement, je m'interroge sur la solution. Peut-être qu'une meilleure option aurait été de rester sur la même mini-crête, plutôt que traverser, et ainsi continuer à cheminer en mode plaine, sur les pré-reliefs, jusqu'à Foix. Une autre option aurait pu être de tirer droit au Sud dès Labastide de Serou (un peu comme si je prenais le chemin de la Mounine à l'envers) mais ce second choix ne laisse pas beaucoup d'options pour se vacher et implique d'aller se tanker bas dans les reliefs tortueux du côté de Nescus (note : tout ce que j'écris ici est beaucoup plus facile à suivre sur une carte, forcément). La prochaine fois il faudra mieux réfléchir aux options. Fin de vol : je repère une voile qui fait du gonflage pas loin de la nationale et je file vers son champ. C'est un local qui explore des nouveaux endroit pour gonfler. Le champ bien gras et gadouilleux confirmera que le sol est tout sauf sec. Pas de bol, mon nouveau copain repart plutôt vers Foix. Quelques coups de fils plus tard, Alex des TDS me propose une rot' depuis Gensac. Je fais du stop et un peu de marche histoire de me rapprocher du Mas d'Azil et il me récupère. Un immense merci à Alex pour cette rot' de luxe (surtout qu'il n'y a pas de trains en cette période spéciale). Et... pas mal pour une reprise. Le plaisir est là, le bon état d'esprit aussi, c'est l'essentiel. |
| Photos du vol | |
| Trace GPS (format Google Earth) |
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Moi aussi, je veux un carnet de vol Parawing !